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ISSN 2496-9346

mercredi 27 septembre 2017

Gabriel de Rarécourt de la Vallée marquis de Pimodan, Le dernier Sélénite (1898)

Gabriel de Rarécourt de la Vallée marquis de Pimodan a publié Les Sonnets de Pimodan en 1898. Dans ce recueil de sonnets, on trouve plusieurs textes d'inspiration conjecturalo-catholique (si on peut se permettre cette dénomination).
Dans la première partie "Les Mondes de l'infini" (qui s'ouvre sur une citation de Camille Flammarion) on découvre le "Dernier Sélénite":




Dernier Sélénite

Le très sage vieillard, las de son triste gîte,
Songe à l'heure où sa race innombrable peuplait,
En des grottes sans fin, la ville sélénite
Pleine de feux d'un éclat blanc comme du lait (I).

Mais sous les murs marbrés que le rubis granité,
Sur les terrasses d'or où le paon circulait,
 Dans les jardins féconds où rampait l'ammonite,
Au long des boulevards qu'un peuple entier foulait,

Près du fleuve d'eau chaude à l'arche millénaire ; 
La vie a disparu quand le volcan lunaire 
Après de vains éclats, un hiver, s'éteignit... 

Et, seul, ayant vécu plus longtemps que sa course,
Dans le dernier réduit où murmure une source, 
Le dernier Sélénite, a jamais seul, finit... 

dimanche 17 septembre 2017

Les Dimanches de l'abbé Béthléem 33, mars 1911

Depuis 2012, ArchéoSF explore Romans Revue revue de critique dirigée par le rigoriste Abbé Béthléem. Pour lire la présentation de la revue et de l'abbé Béthléem, cliquez ICI.

Au sommaire de ce nouveau Dimanche de l'abbé Béthléem, la collection Bibliothèque illustrée (éditions Félix Juven), du théâtre et du roman policier.


Dans la chronique consacrée aux Collections à bon marché, c'est Bibliothèque illustrée publiée chez Félix Juven qui est décortiquée selon les rigoristes critères de Romans Revue. Le premier paragraphe donne le ton:

La plupart des titres sont condamnés pour délit de "naturalisme" et les "inévitables romans policiers" ne sont guère appréciés:

La section "Les revues, journaux et magazines" traite de Paris-Journal. Si ce journal contient quelques textes conjecturaux (notamment la nouvelle "La Mort du mage" d'Eugène Thebault, 7 novembre 1908, rééditée dans Le Rocambole n° 7en 1999) , ce n'est nullement le thème de la chronique qui se révèle anti-socialiste, antisémite et anti-laïque. Léon Jules, l'auteur de l'article mentionne bien l'existence de contes dans Paris-Journal mais se contente d'une condamnation définitive sans citer de titres précis:

La rubrique théâtrale évoque L'Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck en ces termes:



Au théâtre toujours, il est question de la pièce policière de Pierre Jeanniot La Fugue de Mme Caramon
Enfin Le Roi Soleil, pièce d'Arthur Bernède, est fortement déconseillée pour sa critique des jésuites.

"Les Romans du mois", chronique signée R. Varède ne contient aucune notice sur des romans conjecturaux mais nous donne une critique d'un roman d'aventures policières. Si les intrigues criminelles et judiciaires sont régulièrement la cible de l'équipe de Romans Revue, voici que celui signé D. Fradin ayant pour titre Un Secret est tenu pour acceptable. Evidemment il est publié aux éditions catholiques Bonne Presse:



Enfin, une information pouvant intéresser les amateurs d'histoire de la presse: Le Maréchal indique que le tirage d'Excelsior (qui a publié quelques textes conjecturaux), dirigé par Pierre Lafitte s'élève en moyenne à 154.234 exemplaires au mois de février 1911.

A suivre!



mardi 12 septembre 2017

Niap, En l'an 2000 (1945)

Jean Pain qui signait ses dessins NIAP a peu produit dans le domaine de la conjecture et de l'anticipation. Voici un des rares exemples de ses incursions dans ces domaines:



Niap, "En l'an 2000", in L'Air, n° 550, 25 février 1945.

dimanche 10 septembre 2017

Les Dimanches de l'abbé Béthléem 32, février 1911

Depuis 2012, ArchéoSF explore Romans Revue revue de critique dirigée par le rigoriste Abbé Béthléem. Pour lire la présentation de la revue et de l'abbé Béthléem, cliquez ICI.

Au sommaire de ce nouveau Dimanche de l'abbé Béthléem, la collection Romans-succès publiée par Albin Michel et les romans Le Rail du sauveur de Paul Adam et La Maison des hommes vivants de Claude Farrère.


Dans la chronique mensuelle consacrée aux collections à bon marché s'intéresse au
Roman-succès des éditions Albin Michel. On ne peut pas dire qu'elle soit en odeur de sainteté. Sont mentionnés les romans La Dernière aventure du prince Curaçao par Delphi Fabrice et Oscar Méténier (qui a connu une adaptation cinématographique en 1912) - le seul aspect conjectural est le caractère imaginaire du pays dont le prince est l'héritier, la Zélande, ce qui pourrait le rapprocher des pays ruritaniens - et La Femme volante d'Antonin Reschal qui comporte un aéroplane extrapolé (ce roman a été chroniqué par Marc Madouraud dans le Bulletin des Amateurs d'Anticipation Ancienne et de Littérature Fantastique n° 8 (octobre-novembre 1991).
La section sur les revues se penche sur La Revue des Deux-Mondes. Mais aucune mention d'un quelconque texte conjectural dans l'article.

Dans les "romans du mois" Le Rail du sauveur de Paul Adam est cité mais le chroniqueur n'a manifestement lu que le premier texte car ce volume contient aussi La Glèbe et Le Conte futur (qui sera prochainement publié sur ArchéoSF). En revanche La Maison des hommes vivants de Claude Farrère est largement décrit:





vendredi 8 septembre 2017

Camille Flammarion, "Dans les ruines de Paris" (1912)

Qu'arrivera-t-il quand des géologues du futur exploreront les ruines de Paris dans des milliers d'années? C'est cette question qui émerge dans l'esprit de Camille Flammarion alors qu'il visite une mine dans laquelle on a retrouvé de lointaines traces du passé...


En nous promenant dans ce gisement de houille, nous revenions au temps mystérieux de ces forêts. A la mine du Treuil, à Saint-Étienne, on a trouvé ces grands arbres pétrifiés sur place, avec des troncs de sigillaires debout et intacts. Des membres et des têtes d'animaux fossiles se présentent au milieu de cette résurrection. Ainsi, dans des milliers d'années, les géologues futurs fouillant le sol de Paris, qui alors aura été recouvert par la mer, puis découvert, trouveront, mêlé aux blocs de chênes et d'acacias du bois de Boulogne, le crâne de l'hôte illustre des invalides, gisant peut-être à côté du dernier roi inhumé à Saint-Denis, ou peut-être leurs deux mains osseuses réunies pour la première fois, ou encore leurs ossements mélangés avec ceux des momies conservées au musée Guimet et ailleurs.

Camille Flammarion, « Descente dans une mine de houille » (extrait),
 in Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome,
 Editions E. Flammarion, 1912.

A lire: Les Ruines de Paris (anthologie), collection ArchéoSF, éditions Publie.net

mardi 5 septembre 2017

Léon Bailby, Ce qu'on en dira (1907)

En 1907, le Languedoc viticole, victime d'une grave crise, se révolte. Le 19 juin, la troupe intervient et il y a des morts. Le site Hérodote décrit ces événements (voir ICI).
Le 22 juin 1907, dans L'Intransigeant, Léon Bailby se projette dans le futur, condamne l'attitude du gouvernement et de l'Assemblée et imagine ce que l'histoire retiendra de ce tragique épisode.




Ce qu'on en dira

Notes pour les manuels d'histoire de l’an 1950.

En juin 1907, le .ministère Clemenceau laissa grandir l’agitation viticole qui soulevait quatre départements du Midi.
Le gouvernement, qui pensait à autre chose, ne comprit rien tout d’abord à ce mouvement. Il voulut le favoriser. Les compagnies de chemins de fer reçurent l’ordre de transporter gratis les manifestants aux meetings organisés dans les grandes villes. Préfets et sous-préfets assistaient, par ordre, à ces réunions et pavoisaient les bâtiments publics.
Tout à coup, on décida, au ministère, que cette agitation était illégale et qu’il fallait la faire cesser à tout prix. Il était déjà trop tard. Les chefs des gueux (1), Marcellin Albert (2) et Ferroul, avaient décrété la grève de l’impôt. Ils organisaient une révolte pacifique, la révolte des bras croisés. Grâce à l’ascendant qu’ils avaient sur leurs fidèles, ils faisaient respecter l’ordre, et jamais, tant qu’ils restèrent à la tête de leurs troupes, la moindre violence ne se produisit.
M. Clemenceau trouva logique de faire arrêter Ferroul et Albert. Il mobilisa, dans ce but, plusieurs corps d’armée. Il mit les préfectures du Midi en état de siège. Et lui, qui avait pendant les précédentes grèves du Nord, défendu au moindre pantalon rouge de se montrer chez les grévistes, il dressa contre les viticulteurs tant de cuirassiers, de dragons et de fantassins, que les fusils, enfin, partirent tout seuls. Il y eut des morts et des blessés. Les chefs des gueux n’étant plus là pour prêcher le calme, l’agitation dégénéra en guerre civile…


Il reste un post-scriptum à ajouter à ces notes. On dira si la Chambre, révoltée par tant d’imprévoyance, a eu enfin le courage de jeter par terre ce gouvernement d’inconscients, ou bien si, égarée une fois de plus par de belles phrases, elle a osé maintenir au pouvoir l’incohérence d’un Clemenceau. C’est le secret de demain. Quoi qu’il arrive, la Chambre, qui a laissé faire, sera reconnue comme aussi coupable que le ministre qui a fait.

Léon Bailby, « Ce qu'on en dira », in L'Intransigeant, n° 9838, 22 juin 1907.

(1) La révolte des vignerons est appelée la « Révolte des gueux »

(2) sic : Marcelin Albert

dimanche 3 septembre 2017

Les Dimanches de l'abbé Béthléem 31, janvier 1911

Depuis 2012, ArchéoSF explore Romans Revue revue de critique dirigée par le rigoriste Abbé Béthléem. Pour lire la présentation de la revue et de l'abbé Béthléem, cliquez ICI.

Au sommaire de ce nouveau Dimanche de l'abbé Béthléem, la suite de la critique d'Idéal Bibliothèque, collection à bon marché éditée par Pierre Lafitte, 



La collection Idéal Bibliothèque a commencé à être critiquée par Romans Revue dans son numéro de décembre 1910 (lire la critique ICI). Les titres recensés (à défaut d'être encensés ;) ) par P. Bruno, qui signe l'article, sont les suivants:



Les Contes étranges d'Edgar Poë ne sont pas proscrits:



Nous ne retiendrons pas L'Etrange aventure de M. Hoopdriver ( roman plus connu sous le titre La Burlesque équipée du cycliste ) d'H.G. Wells qui n'est pas de l'anticipation ni du fantastique mais témoigne de la folie pour la "petite reine" (l'édition originale date de 1896).

La partie consacrée aux journaux et magazines traite du quotidien Le Temps et de la revue Nos Loisirs. Malheureusement aucune mention des fictions scientifiques publiées dans ces périodiques dans le recensement proposé par Robert Devannes.

Pas plus de trace de conjecture (ni même de fantastique!) dans les romans du mois (ce qui est bien rare)...

L'avis en fin de revue explique peut-être cette absence ;)




Pour finir cet avis définitif dans la section Consultations et Petit courrier !



A suivre !