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ISSN 2496-9346

dimanche 7 avril 2013

Maurice Lionel, Un Drame en astronef


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Ce qui avait le plus surpris les navigateurs, 
 c'était de voir des scaphandriers 
 tomber du ciel en parachute...

Un Drame en astronef signé Maurice Lionel (pseudonyme du Maurice Limat) nous conte les aventures des pionniers de la conquête spatiale. Evidemment il s'agit de pure fiction, le petit roman ayant été édité en 1947, longtemps avant les véritables départs vers l'espace mais le merveilleux scientifique a souvent de l'avance sur les authentiques avancées de la science. Dès la première page, les premiers mots même, nous sommes plongés dans la vie d'un astronef:
"L'ordre de départ avait été donné. Après le choc formidable du lancement, les premiers moments de vertige, l'éblouissement fulgurant de l'envolée, la terrible sensation qui les avait saisis au moment où l'astronef s'était arraché à l'atmosphère terrestre, Guy Marnier et Ghislaine Merrand recommençaient à vivre normalement. Devant une foule enthousiaste, l'appareil interplanétaire, longuement étudié, minutieusement construit, savamment dirigé, montait vers les espaces infinis" [on remarquera dans cette phrase l'abondance des adverbes, marque d'une littérarité populaire que j'affectionne]
Euh, oui j'aime bien aussi le mot « littérarité » :)
Si l'incipit (je fais mon littéraire, vous le remarquez non?) nous informe sur les noms de nos deux héros, le titre du chapitre nous indique qu'il va bien se passer quelque chose d'incroyable: il y a un passager clandestin à bord. L'auteur a été fort inspiré d'ailleurs en intitulant ce chapitre: « Le passager clandestin ». Pour le moment nous voici en route vers Mars. Notre savant guide Ghislaine dans le vaisseau, qu'elle connaît bien mais c'est un moyen narratif simple pour faire découvrir au lecteur ébahi toutes les prouesses technologiques qu'il abrite:
"Voici les machines, le carburant désintégré par force atomique, grâce à un minuscule cyclotron. Voici le poste radar, qui nous rleie encore à la Terre et nous sert de guide et de repère, d'une planète à l'autre. Voici ce que j'appelerai mon compteur qui enregistre la distance parcourue... Remarquez, Ghislaine, le chiffre 96.097, soit le chemin déjà franchi, évalué en kilomètres terrestres. Mes appareils perfectionnés qui nous permettront, lors de l'arrivée sur Mars, de connaître notre altitude, l'état de l'atmosphère, les conditions de vie que nous y trouverons." (p. 5)
Pourtant Guy est devenu bien orgueilleux et il se met en colère quand Ghislaine lui rappelle le rôle de Pierre Lore dans la conception de l'astronef. Colère au point d'effrayer Ghislaine.
Ils ne sont pas seuls à bord. Pierre s'est glissé dans un scaphandre! Il prévient Ghislaine, qu'il aime (nous sommes face à un vrai trio de vaudeville!), que le vaisseau est défectueux et qu'ils courent à la mort.
Un combat s'engage entre le savant devenu fou d'orgueil et le génie plus raisonnable. Guy est blessé mais voici que les dégâts sont importants! L'astronef a dévié de sa trajectoire et risque de ne pas aller plus vers Mars que de retourner vers la Terre. Guy choisit de sauver Ghislaine et indique la marche à suivre (même si les manoeuvres sont très dangereuses). Enfin, l'astronef revient dans l'orbite de la Terre. Quelques pains de dynamite pour que la capsule se détache des autres morceaux du vaisseau et le tour est joué. Non! Les câbles du parachute qui doit ralentir la chute se détachent! N'écoutant que leur courage, Pierre et Ghislaine arriment leur scaphandre au parachute et enfin la mystérieuse phrase citée en exergue trouve tout son sens. Les survivants délivrent une belle protestation d'amour et la mémoire de Guy, pionnier de la navigation interplanétaire, ne sera pas tâchée par son comportement absurde.

Je ne sais pas si le space op' provient du western ou du roman maritime. Les deux opinions se lisent – et parfois s'opposent - dans les ouvrages critiques. A titre personnel, il me semble que le Space Op' américain est héritier du roman de l'Ouest et du mythe de la frontière à sans cesse dépasser alors qu'en France c'est plutôt du côté du roman maritime qu'il faut en trouver les racines. 
L'imaginaire maritime et le recours au vocabulaire de la navigation me semblent deux indices assez forts: nous avons par exemple ici l'astronef (tiens le mot n'est pas dans le dictionnaire de l'Académie française !?!). Le mot n'est pas scientifiquement exact: il conviendrait de parler de « véhicule (aéro-) spatial » pourtant dans la SF les expressions Vaisseau Spatial, Astronef sont bien plus courantes, de même que l'on trouve des pirates de l'espace, des gouvernails, des barres, des ponts, voire même des arches et que les grades font plus souvent référence à la Marine qu'à l'Armée de l'air. Je ne sais pas pourquoi j'écris cela dans le cadre d'un challenge littéraire mais peut-être que les autres participants qui sont de mauvais Français ont privilégié le Space op' américain ont une opinion sur la question.
Originalité de ce fascicule, il fait partie des Mon Roman d'aventures illustré. Si la mention apparaît sur la couverture, il faut avouer que les illustrations sont fort peu nombreuses: une petite au début de l'ouvrage, un chaste baiser en scaphandre spatial page 17 et... c'est tout!

1 commentaire:

  1. tss tss tss... Il faut, en plus de retirer le logo, modifier quelque phrases (ou préciser que tu recycles un article de 2010). (oui j'ai une excellent mémoire des summer star wars et des preuves sous formes de récap...)

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