ISSN

ISSN 2496-9346

lundi 31 octobre 2011

Matthieu Letourneux, Jean-Yves Mollier, La Librairie Tallandier, Histoire d’une grande maison d’édition populaire

Les éditions Tallandier ont édité dans des collections populaires et des périodiques de nombreuses oeuvres de science fiction. Matthieu Letourneux et Jean-Yves Mollier publient une histoire de cette maison d'édition aux éditions Nouveau Monde. 
Un ouvrage à mettre aux côtés du numéro 39-40 du Rocambole paru en 2007 (voir aussi le compte-rendu de François Fièvre sur Acta Fabula) consacré à ces mêmes éditions Tallandier.


Présentation de l'éditeur:

Fondée en 1871 par François Polo et Georges Decaux, la Librairie Tallandier est une des figures de proue de l’édition populaire.
D’abord connue sous le nom des « Bureaux de l’Eclipse », puis de « la Librairie Illustrée », elle ne prend le nom de Tallandier qu’en 1901 et se caractérise par son extrême longévité, malgré les crises et les rachats. Successivement militante et républicaine, spécialisée dans la littérature populaire, puis dans la littérature sentimentale, et finalement dédiée à l’Histoire, elle se transforme au fil du temps et en fonction de la personnalité de ses dirigeants tout en demeurant orientée vers le grand public.
Les auteurs dressent ici le portrait fouillé et nuancé d’une maison représentative des mutations de l’édition au XIXe et au XXe siècle. Ils analysent la construction et l’évolution de l’identité de la Librairie Tallandier, s’adaptant à chaque époque au contexte mouvant de l’édition populaire. A l’origine du « Livre de poche » (en 1915) et pionnière dans la publication de bandes dessinées (avec Benjamin Rabier), Tallandier est aussi reconnue pour des collections comme « Le Livre National » (bleu et rouge) et ses romans d’aventures ou sentimentaux.
Louis Boussenard, Michel Zévaco, Delly et Magali ont été quelques-uns de ses auteurs vedettes avant que les historiens ne prennent le relais.

Matthieu Letourneux est maître de conférences en littérature française à l’université de Paris-Ouest-Nanterre.
Spécialiste des cultures médiatiques et des littératures populaires, il a notamment publié Le Roman d’aventures, 1870-1930 (PULIM, 2010).

Professeur à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Yves Mollier a publié de nombreux ouvrages de référence sur l’édition française, dont Louis Hachette (Fayard, 1999) et, dernièrement, Edition, presse et pouvoir en France au XXe siècle (Fayard, 2008).


Table des matières:

PREMIÈRE PARTIE: DES ORIGINES POPULAIRES ET RÉPUBLICAINES

De la maison F. Polo à la Librairie Illustrée (1865-1874)
Georges Decaux et la vulgarisation (1874-1892)
Séduire le lecteur : aventures et images
La Librairie Illustrée D. Montgrédien et Cie (1892-1901)
Jules Tallandier et les premières collections populaires (1901-1914)
Rationalisation et développement d’une maison orientée vers le grand public (1901-1914)

DEUXIÈME PARTIE: UNE MAISON D’ÉDITION GRAND PUBLIC

Les Éditions Tallandier dans la tourmente de la guerre de 1914
Triomphe d’un éditeur populaire
Diversification des collections populaires
La fin de l’indépendance
La guerre et les nouveaux dangers
Maurice Dumoncel et l’exploration de nouveaux terrains médiatiques (1945-1980)

dimanche 30 octobre 2011

Michel Cacaud, Corsaires de l'éther

lundi 24 octobre 2011

Galaxies Science - fiction n° 14 (nouvelle série)

Le 14ème numéro de Galaxies Science-fiction sera très prochainement disponible.
 

L'éditorial:

Il faut bien le dire, Ugo Bellagamba est quelqu’un de particulièrement agaçant. Non seulement c’est un garçon charmant, un universitaire de haut niveau, mais encore il écrit, plutôt bien, des choses qui vous captivent ; avec le même bonheur, il se livre à l’art de l’essai ou de de la biographie, il organise fort bien des conventions de science-fiction dans des pays où il ne pleut pas, et en plus, avec son profil de Condotierre, il a de la classe. Bref, le jour de son baptême, on a pensé à inviter toutes les fées, et du coup, aucune n’est venue le condamner à se piquer le doigt à la pointe d’un fuseau… Richard Comballot, qui s’est chargé de construire le dossier de ce numéro 14, a eu beau le cuisiner de toutes les manières, il n’a rien pu trouver contre lui ! Et ceci en dépit du fait que, selon les propres dires de l’intéressé, il l’a « épuisé » par la vigueur de son
exploration du personnage.
Bref, entre ici, Ugo, dans les pages de Galaxies, où nous sommes heureux de t’accueillir, et où les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore ton œuvre, s’il en est, vont connaître le bonheur de te découvrir, de te lire sur les deux registres de la fiction, avec la novella au titre énigmatique (Journal d'un poliorcète repenti ) que tu as écrite spécialement pour les lecteurs de Galaxies, et la conférence que tu as prononcée à Genève en début d’année, y évoquant utopie et uchronie. Nul doute que tout cela mettra en appétit !
Ce dossier Bellagamba répond au premier objectif de Galaxies, qui est de donner un espace aux auteurs français de science-fiction. C’est aussi la raison pour laquelle galaxies publie systématiquement, désormais, la nouvelle lauréate du Prix Alain le Bussy (ex Prix Infini). Cette année, plus de cinquante textes avaient été proposés, parmi lesquels celui d’Eric Nieudan : Les octets de ma vie, s’est détaché assez nettement. Cette nouvelle a retenu l’attention du jury par son thème, que je vous laisse découvrir, mais aussi par son style, et par son écriture résolument inscrite dans la modernité post-geek.
Cinquante textes, cela veut dire que l’écriture de nouvelles se porte bien, qu’il y a en ce moment, en francophonie, des auteurs, certains très jeunes, d’autres moins, avides de s’exprimer, d’écrire. Le concours Galaxies-Ministère de la Défense, quasiment simultané, a
pour sa part suscité près de soixante contributions. Et beaucoup de ces textes sont intéressants, beaucoup mériteraient d’être publiés, parfois après un travail d’édition, et cela nous encourage à continuer l’organisation de tels concours. Vous trouverez d’ailleurs en page 190 l’avis de lancement du Prix le Bussy 2012.
Le second texte, de facture plus classique, est une nouvelle de l’auteur anglo-saxon Tom Barlow. Lune de miel à la Porte du Paradis est un récit très écrit, au style impeccable (et bravo pour la traduction de Jean-Michel Calvez), mais aussi très prenant, car plongeant au profond des inquiétudes d’une société qui voit indéfiniment, semble-t-il, s‘allonger les espérances de vie. Enfin, Points de Rupture, de Jean-Pierre Fontana – qui présente cette particularité de connaître sa première publication française après avoir été traduite et publiée en Italie – offre, pour sortir de la crise une solution plutôt dystopique !
Que ce soit d’ailleurs l’occasion de saluer cet écrivain, fondateur des conventions françaises de science-fiction, directeur de revues, qui vient simultanément de rendre la vie, sous forme électronique (pdf) à Mercury, après 44 ans d’absence, et de revenir pleinement à la direction de Lunatique, avec Jean-Pierre Andrevon, aux éditions Eons.
Si la vocation de Galaxies est d’offrir un espace aux auteurs francophones, elle est aussi de montrer le caractère transversal et universel de la science-fiction. Après être allés la chercher en Amérique latine, en Russie, dans les pays nordiques, nous entamons cette fois une exploration de la très active et très foisonnante science-fiction indienne, avec la première d’une série de lettres de l’Inde dans laquelle d’ailleurs on verra bien qu’il ne serait pas sot de continuer à parler « des Indes ».
Laurent Queyssi continue son exploration des nouvelles fondatrices, en consacrant cette fois sa rubrique à Greg Egan (Le coffre-fort), Philippe Ethuin exhume La planète des cocus, du très oublié André Héléna, et Denis Labbé nous permet de découvrir, avec l’œuvre de Gossuin de Metz, la préhistoire de la science-fiction. Enfin, vous retrouverez les indispensables notes de lecture rassemblées par Laurianne Gourrier et Alain Dartevelle, ce dernier pour la BD.

Bonne lecture !
Pierre Gévart
27 septembre 2011

Le sommaire :

Nouvelles
Les octets de ma vie d'Eric Nieudan
Lune de miel à la Porte du Paradis de Tom Barlow
Points de rupture de Jean-Pierre Fontana

Dossier : Ugo Bellagamba
L’un des meilleurs par Richard Comballot
Entretien avec Ugo Bellagamba par Richard Comballot
Bibliographie par Richard Comballot
En remontant l’horloge parfaite de l’Utopie par Ugo Bellagamba
Journal d'un poliorcète repenti de Ugo Bellagamba

Rubriques
Daniel Dociu
Eclats No 5 : Greg Egan par Laurent Queyssi
Une lettre de l’Inde par Arvind Mishra
Le Bouquineur : la planète des cocus par Philippe Ethuin
Autres mondes : Gossouin de Metz par Denis Labbé
Le Feuilleton d’Hugo van Gaert
Notes de lecture par Laurianne Gourrier
(S)Trips par Alain Dartevelle
Flash Infini

samedi 22 octobre 2011

Découvrir la littérature de science fiction à la BNF ( novembre & décembre 2011 )

La Bibliothèque Nationale de France possède une collection impressionnante d'oeuvres de science fiction dont une partie, la plus ancienne, est disponible sur Gallica.
Soucieuse de valoriser ce patrimoine, la BNF propose deux moments de présentation de ses collections conjecturales à travers un atelier. Attention il faut s'inscrire à l'atelier pour y participer.

Public : amateurs de science-fiction (à partir de 16 ans).



Présentation par un bibliothécaire spécialiste des collections éditoriales de science-fiction à travers les collections de livres et de revues de la Bibliothèque.

Dates : lundi 14 novembre 2011, lundi 12 décembre 2011
Horaire : 14h30
Durée : 2 heures
Prix : gratuit
Sur inscription : tél. 01 53 79 49 49 ; courriel visites@bnf.fr
Rendez-vous : site F.-Mitterrand, hall Est, devant le Labo.


Image: L'Épave du Cynthia. Jules Verne et André Laurie, 1885. Reliure de Georges Roux. Source: BNF

vendredi 21 octobre 2011

Aldous Huxley, Jouvence

Aldous Huxley ( voir sa fiche sur Wikipedia ) est surtout connu pour sa dystopie Le Meilleur des mondes. Il écrivit quelques autres oeuvres relevant de la science fiction comme le roman Jouvence paru en 1939 et publié en France en 1940, ensuite dans la collection Feux croisés en 1947 puis repris dans la collection Pourpre en 1952 (deux collections de littérature générale aux éditions Plon).
Il y est question de quête de l'immortalité et de régression au niveau des grands singes (on ne manipule pas impunément l'humain). 
Le roman est loin d'être aussi enthousiasmant que Le Meilleur des Mondes et l'on peut se référer à la critique de Laurent Brasier concernant la faiblesse conjecturale de l'ouvrage.

jeudi 20 octobre 2011

Collection L'Incroyable ( éditions du Chardon, 1945-1946)

Les éditions du Chardon publièrent en 1945-1946 quelques romans dans la collection L'Incroyable. Parmi les auteurs on retrouve Yves Dermèze (sous le pseudonyme d'André Gascogne), George Fronval et Max-André Dazergues, trois écrivains très prolifiques.

André Gascogne, L'Ile de l'épouvante
J.T. Michel, L'Odyssée extraordinaire
André Gascogne, Le Démon du néant
Georges Fronval, Le Maître du Rayon de la Mort
Max-André Dazergues, L'Empereur du Tchad
Yves Dermèze, S.O.S. Nautilus
Max-André Dazergues, Le Maître de la peur

Collection destinée à la jeunesse, les couvertures sont joliment illustrées:





mardi 18 octobre 2011

Jules Verne & cie, Bulletin du club Verne n° 1, L'Asie mystérieuse



L'Association des Amis du Roman Populaire communique:

La revue Le Rocambole a désormais une petite sœur : Jules Verne & Cie.

Bulletin du Club Verne (composante de l'Association des Amis du Roman Populaire),
ce premier numéro de 200 pages (au format du Rocambole) avec un cahier en couleurs, a pour thème :
L'Asie mystérieuse

et son sommaire est riche :

L'Asie dans « Les Voyages extraordinaires » de Jules Verne, par Claude Lengrand
De Nemo à Nana Sahib, deux Indiens révoltés..., par Laurence Sudret
Aux Indes avec Le Coureur des jungles de Louis Jacolliot, par Daniel Compère
Que philosopher c'est apprendre à courir, par Noémie Luciani
Likao ou le Chinois éclipsé, par Volker Dehs
Claude Guillon-Verne et Les Tribulations d'un Chinois en Chine, par Philippe Burgaud
L'Invasion Jaune du Capitaine Danrit : l'Asie à l'assaut de l'Europe au début du XXe siècle, par Daniel David
Jules Verne et le Japon par Masataka Ishibashi
Le Tonkin de Georges Le Faure, par Alfu
L'Asie dans les cartonnages à plat historié (1870-1910), par Jean-Luc Buard
La description de Tomsk dans Michel Strogoff. L'Asie cachée de Jules Verne, par Lionel Dupuy
L'Asie orientale chez Paul d'Ivoi : une menace pour l'Occident ?, par Marie Palewska
Le Japon de Pierre Maël, Blanche contre Jaunes (1904), par Alfu

En vente en librairie dans les prochains jours, vous pouvez déjà nous commander ce numéro par simple courrier à l'Association en envoyant 20 euros (port gratuit) à :
AARP, BP 20119, 80001 Amiens cedex 1

ou en l& #39;achetant sur le site de notre partenaire :
Encrage Edition http://www.encrage.fr

Bonne lecture donc, en attendant le prochain numéro du Rocambole à paraître avant la fin de l'année.

L'équipe de l'AARP

lundi 17 octobre 2011

Raymond Perrin, Histoire du polar jeunesse

Une petite entorse à la ligne éditoriale d'ArchéoSF pour signaler la parution aux éditions L'Harmattan de l'Histoire du Polar jeunesse de Raymond Perrin, spécialiste de la littérature jeunesse, dans une nouvelle édition (octobre 2011) revue et améliorée. Les premiers chapitres traitent du polar jeunesse ancien en romans et BD. On y trouvera notamment les Pieds Nickelés.


Table des matières réduite :


Un premier aperçu rapide (5)
I Le long purgatoire d’un « mauvais genre » (13)
II Les énigmes policières des années 50 (29)
III Les « séries » à « mystères », traduites ou françaises (34)
IV Années 60 et multiplication des personnages de série (49)
V Années 70 et timides collections policières (65)
VI Années 80 : vers une légitimité irréversible du polar (77)
VII Années 90 : Classiques et nouveautés entrent dans les collections policières (105)
VIII Un polar jeunesse désormais sans frontières (129)
IX Le polar juvénile, au début du XXIe siècle (163)
X Des collections policières mutantes ou nouvelles (209)

Histoire sans fin d’un genre apprécié (231)

Héros, héroïnes et personnages des séries du polar jeunesse (233)
Bibliographie générale. Ouvrages consultés (237)
Index non exhaustif des noms de personnes (241)


On peut retrouver de nombreux articles consacrés à l'Histoire du polar Jeunesse notamment des listes bibliographiques et des illustrations de couverture ainsi que des interviews sur Eclectisme, le blog de Raymond Perrin qui a la générosité de partager ses recherches avec ses lecteurs.

samedi 15 octobre 2011

[Essai] De jadis à demain, voyages dans l’œuvre d’Albert Robida


L'association des amis d'Albert Robida communique:



« De jadis à demain, voyages dans l’œuvre 

d’Albert Robida »

320 pages - Format 23x28,5 - 350 illustrations - Prix public : 36 €


Sommaire :
Avant-propos, par Philippe Marini, Maire de Compiègne, Sénateur de l'Oise.
Présentation, par Claire Iselin, Conservateur des musées de la ville de Compiègne.
Quelques mots à la mémoire de Jean Robida et Claude Rebeyrat, par Jean-Claude Blanchet et Jean-Claude Viche.
Biographie d'Albert Robida
La jeunesse d'Albert Robida à Compiègne (1848-1866)
Découverte du monde de la presse parisienne (1866-1870)
Dans la capitale pendant la guerre franco-prussienne (1870-1871)
L'itinéraire fécond d'un auteur-illustrateur (1871-1900)
Un artiste nostalgique au vingtième siècle (1900-1926)
De jadis à demain,
voyages dans l'oeuvre d'Albert Robida
L'explorateur du futur
L'historien de la ville
L'auteur, l'illustrateur et le parodiste
Le dessinateur de presse et caricaturiste
Après et d'après Albert Robida
Crédits photographiques
Présentation des auteurs
Table des matières

Association des Amis des musées Antoine Vivenel et de la Figurine historique - Compiègne
Sous la direction de Sandrine Doré
Auteurs : Ada ACKERMAN, Nobuko AKIYAMA, Laurent ANTOINE, Philippe BRUN, Patrice CARRÉ, Antonio COSTA, Jean-Jacques COUDERC (1935-2004), Marie-Anne COUDERC, Sandrine DORÉ, Delphine GERVAIS DE LAFOND, Piero GONDOLO DELLA RIVA, Anna GOURDET, Jacques GURY, Françoise HAMON, Ayako ISHIKAWA, Frédéric JACCAUD, Asahina KOJI, Dominique LACAZE, André LANGE, Ségolène LE MEN, Bénédicte MASSIOT, Marie PALEWSKA, Richard PASCHAL, Claude REBEYRAT (1936-2009), Annie RENONCIAT, Jean ROBIDA (1921-2009), Agnès SANDRAS-FRAYSSE, Michel THIÉBAUT, Jean-Claude VICHE.

Caricaturiste, auteur et illustrateur, Albert Robida (1848-1926) est connu pour ses récits d’anticipation qui se distinguent par leur caractère fantaisiste et prémonitoire. Il exprime ainsi, en 1883, son appréhension d’un avenir mécanisé et aliénant dans son livre Le Vingtième Siècle.
Moins soucieux d’authenticité scientifique que son contemporain Jules Verne, il présente par l’image et le texte un monde inconcevable pour les lecteurs de son époque : Paris où l’on se déplace par voie aérienne, où les télécommunications sont cœur de la vie quotidienne, où les bouleversements sociaux offrent aux femmes l’accès à un rôle de premier plan.
Par la suite, le versant pessimiste de son œuvre d’anticipation s’intensifie. Paradoxalement, cet artiste qui pressent un futur aujourd’hui avéré, excelle aussi dans les reconstitutions dessinées des architectures et des atmosphères moyenâgeuses rappelant l’œuvre de son aîné Gustave Doré.
Cette monographie abondamment illustrée constitue une excellente introduction à l’univers graphique et littéraire d’Albert Robida : des surprenantes anticipations aux sombres évocations d’une guerre futuriste, des récits de voyages pittoresques à la reconstitution du Vieux Paris pour l’Exposition universelle de 1900, des facétieuses illustrations pour la jeunesse aux caricatures où sont ridiculisés les rituels sociaux de ses contemporains, qui par bien des aspects préfigurent les nôtres.

"L’Association des amis d’Albert Robida a participé à cet ouvrage en permettant la réédition d’articles initialement parus dans son Bulletin Le Téléphonoscope et via le concours, les prêts et la plume de certains de ses membres."

Ouvrage à commander sur le site Albert Robida

vendredi 14 octobre 2011

A.B., Les odeurs de Paris (1880)

La question des odeurs de Paris se pose depuis bien longtemps. Dans l'article suivant, publié dans le numéro 38 de La Science Populaire datant du 3 novembre 1880, plusieurs mesures sont proposées. Malheureusement, certaines restent d'actualité 130 ans plus tard...


HYGIÈNE PUBLIQUE

LES ODEURS DE PARIS

Paris s'est plaint amèrement, cet été, de la mauvaise odeur répandue dans l'atmosphère que ses habitants sont bien forcés de respirer, et le le 11 septembre l'Agence Havas, organe officieux du conseil de salubrité dans cette occasion, prenait la peine d'expliquer l'état de choses dont on se plaignait, par « une situation atmosphérique exceptionnelle, l'insuffisance de l'eau nécessaire au lavage des égouts, et le mode actuel des fosses fixes, qui empestent l'air par les exhalaisons des tuyaux d'évent; enfin par le mode de vidange par enlèvement , qui exige une ceinture de dépotoirs et de fabriques de sulfate d'ammoniaque autour de Paris. »
La situation atmosphérique exceptionnelle invoquée comme une des causes de l'insalubrité passagère de Paris y était en effet pour beaucoup, et l'insuffisance de l'eau nécessaire au lavage des égouts, pour quelque chose ; quant aux exhalaisons des tuyaux d'évent des fosses fixes, ce n'est point Paris qui en profite le plus ordinairement, mais sa banlieue, qui profite également la première des bienfaits de la ceinture de dépotoirs qui l'enserre.
Quinze jours après la publication de ce document officieux, arrivait le terrible accident de l'égout du boulevard Rochechouart. Dès lors, la polémique engagée sur cette question palpitante des « odeurs de Paris » descendit à l'égout et n'en sortit plus. L'égout était le grand coupable, ou tout au moins le complice des vidangeurs clandestins.
Notre intention n'est pas de prendre la défense de ces derniers, même en invoquant l'exemple de plusieurs grandes capitales de l'Europe; toutefois, l'eau manque à Paris plutôt par négligence et mauvaise volonté que par impossibilité de s'en procurer, mais elle manque : c'est le point capital, le seul qu'ait à propos relevé, lors de l'enquête sur cet accident lamentable, M. Alphand, directeur des travaux de Paris. — Ajoutons cependant que l'insuffisance de pente, à l'égout Rochechouart, rendait inutile et même dangereux l'emploi d'un grand volume d'eau.
A la séance du conseil municipal du 9 octobre, M. Alphand exposait comme suit les véritables causes extérieures et passagères des mauvaises odeurs dont Paris s'est plaint pendant près de deux mois :
« Paris, dit-il, se trouve depuis quelque temps sous l'influence de courants équatoriaux qui ont amené les vents du nord auxquels" nous devons l'hiver rigoureux de l'année dernière et le bel été" que nous venons d'avoir. Ces vents ont amené dans l'intérieur de la ville, en passant entre les collines de Montmartre et de Belleville, les émanations qui se produisent à Saint-Denis et à Aubervilliers. Ces émanations trouvaient la grande voie de la rue Lafayette, et se répandaient dans les 9e et 10e arrondissements. Elles ont persisté jusqu'au 6 septembre. A cette époque, les vents ont changé après deux orages et les exhalaisons ont disparu dans ces quartiers. Vers le 23 seulement, on remarquait des exhalaisons empyreumatiques provenant des cheminées d'usines et qui se répandaient dans les 8e, 9e, 16e, 17e et 18e arrondissements. »
Très bien. Mais il n'y a ici que des odeurs , désagréables, empyreumatiques, pour employer le langage de la science;- et remarquez que, si les vents fussent venus d'un autre point, le résultat eût été le même, mais pour d'autres quartiers.
Nous ne rappellerons que pour mémoire l'incroyable circulaire du préfet; de police relative à l'entretien des animaux domestiques à l'intérieur de .Paris, et dans laquelle M. Andrieux semble trahir la conviction qu'une étable à vaches peut empester un quartier, et les deux poules et le coq du charbonnier du coin devenir un danger pour la tranquillité publique, bien qu'il ne dise par un mot de — c'est-à-dire contre l'agglomération des chevaux dans les écuries de nos grandes entreprises de transport.
En fait, on a beaucoup disserté sur cette grande question d'hygiène qui intéresse si vivement les habitants de Paris, et nous ne voyons dans toutes ces dissertations, sauf dans la demande d'un approvisionnement d'eau abondant, que des commérages sans la moindre valeur.
II y a, me dira-t-on, un conseil d'hygiène qui a déjà rendu de grands services à la capitale, — Sans doute : le conseil de salubrité, qui compte parmi ses membres des savants du plus grand mérite, a pris soin d'écarter de Paris toutes les cas d'insalubrité qu'il y avait rencontrées ; on peut dire que, s'il s'est peu soucié de la question de l'eau, il y a amené l'air en abondance, et c'est beaucoup... à la condition toutefois que cet air ne soit pas empesté. Les causes apparentes d'infection ont donc été écartées de Paris autant que possible; mais les grandes voies qui sillonnent aujourd'hui la capitale ne rempliront bien la mission hygiénique pour laquelle elles ont été créées que le jour où les maisons qui les bordent ou qui les avoisinent seront aussi proprement tenues que la rue... j'allais dire que l'égout.
Or, pour s'assurer des conditions hygiéniques dans lesquelles un immeuble est tenu, il y a bien des inspecteurs de la salubrité, mais ils ne peuvent s'y transporter que si une plainte adressée à la commission des logements insalubres les y autorise. On comprend ce qu'a de dérisoire une loi qui ne permet l'action d'une commission spéciale que si une plainte, que cent raisons pour une empêcheront de se produire, leur est transmise. Eh bien! c'est là qu'est le mal: - c'est dans la saleté repoussante, le manque d'air et de lumière d'une quantité innombrable de logements, que le foyer d'infection s'alimente sans trêve ni repos, et non pas dans l'égout.
Presque tout ce qui a été dit et imprimé depuis trois mois, sur les odeurs de Paris et ses causes n'est donc qu'un futile bavardage, qu'une phraséologie creuse, émaillée ça et là d'un conseil utile, quand la parole est par hasard à quelqu'un de vraiment compétent et qui a quelque idée de ce dont il parle.
Nous ferons exception cependant, en faveur d'un mémoire lu à l'Académie de médecine, le 6 octobre, par M. le Dr Marjolin, qui, en sa qualité de membre, non du conseil de salubrité, mais du comité qui s'est donné pour mission d'assurer l'exécution de la loi relative à la protection de la première enfance, a, depuis: deux ans, fait de fréquentes visites dans certains quartiers excentriques de Paris, et a été frappé du nombre de logements insalubres qu'il y a rencontrés.
Plus de 2,000 de ces réduits ne prennent jour que par des corridors ou des cours obscures ; plus de 3,000 n'ont pas de cheminées. Impossible de décrire la malpropreté qui y règne, les débris qui s'y entassent, la vermine qui y pullule, les odeurs nauséabondes qui y arrivent de communs mal tenus, non ventilés, sans obturateurs. L'encombrement y est incroyable:,des familles de cinq, six, dix personnes sont entassées dans un espace de quelques mètres carrés; le même lit reçoit jusqu'à trois et quatre adolescents. Ces bouges infects deviennent des foyers redoutables de contagion, quand des maladies telles que la variole, le croup, l'ophthalmie purulente, la phtisie, la scrofule, s'y déclarent.
M. Marjolin, au nom de la santé physique et morale, demande que la loi sanitaire soit rendue plus forte ; que les inspecteurs médecins chargés d'en surveiller l'exécution soient armés de pouvoirs suffisants; que leurs visites soient périodiques et n'aient pas besoin d'être provoquées par des plaintes qu'on intercepte ou qu'on étouffe; que désormais les architectes n'approuvent pas les plans et les constructions non conformes à la loi; que les propriétaires soient punis en cas d'infraction à cette loi; que l'Assistance publique ne refuse pas,son concours à la commission des logements insalubres; que l'Etat répande l'eau à profusion dans les quartiers populeux. Nous nous associons sans réserve aux voeux formulés par M. le Dr Marjolin, en ajoutant toutefois qu'il faut se garder de croire que les quartiers excentriques se trouvent seuls dans les conditions qu'il indique. L'insalubrité, la malpropreté chronique de certains.' logements des quartiers centraux, les plus voisins des grandes voies naturelles, que nous avons visités nous-même, dépassent tout ce qu'on peut imaginer.
Là sont les véritables sources de l'infection dont Paris se plaint, lorsque la situation atmosphérique se prête à sa diffusion : il est très-facile de s'en assurer, et très-possible d'y remédier.

A. B. 

Source: Gallica

jeudi 13 octobre 2011

Claude Lengrand, Dictionnaire des "Voyages extraordinaires" tome II

En 1998, paraissait le premier tome du Dictionnaire des "Voyages extraordinaires" par Claude Lengrand aux éditions Encrage dans la collection Cahiers Jules Verne. Claude Lengrand y recensait notamment les personnages principaux et secondaires.
Le second tome, dans la collection Magasin Jules Verne, toujours chez Encrage, propose un dictionnaire complémentaire avec des entrées scientifiques, littéraires, géographiques ou historiques. Comme l'indique le dossier de présentation "de A comme Aborigènes à W comme Wyss, en passant par Aérostats, Belges, Chimie, Dieu, Electricité, Fantastique, Histoire, etc., l'auteur propose une plongée dans l'œuvre de Verne à la fois passionnante et terriblement instructive".
Bref, un ouvrage essentiel pour se repérer dans les 80 voyages extraordinaires qui constituent la plus grande partie de l'oeuvre de Jules Verne.




Présentation de l'éditeur:


Magasin du Club Verne N° 1
Claude Lengrand
DICTIONNAIRE DES « VOYAGES EXTRAORDINAIRES »
TOME II
Un volume broché, 15 × 22, 354 pages — octobre 2011
ISBN 978-2-36058-017-0 — Prix public 27.00 €
Pour ouvrir la collection « Magasin du Club Verne », destinée à accueillir des études sur l’œuvre de Jules Verne, associant érudition et vulgarisation, et s’adressant à un public plus large que les seuls spécialistes de l’auteur, Claude Lengrand propose le deuxième tome du Dictionnaire des «Voyages extraordinaires».
Toujours sous la forme de brefs articles classés dans l’ordre alphabétique, ce livre propose des éléments sur des aspects de l’œuvre vernienne comme la géographie, les sciences naturelles, l’histoire, la littérature, etc. Chacun peut ainsi « naviguer » d’un article à l’autre, d’une question générale à un aspect particulier, d’un sujet à un thème qui s’y apparente.
Ouvrage publié avec le concours du Conseil Régional de Picardie.

mardi 11 octobre 2011

De l'anticipation ancienne à lire sur les blogs


ArcheoSF propose plusieurs textes à lire dans la rubrique Téléchargement (format pdf) qui vient de connaître une réorganisation (ordre désormais chronologique de parution).

D'autres amateurs proposent aussi des textes à lire.
Jean-Luc Boutel, Sur l'Autre face du monde, a créé une rubrique Les Introuvables. En juillet dernier, j'avais indiqué la liste des textes disponibles. Voici la version 2.0 mise à jour:

Jean Painlevé, "La fin des robots" ( 1933)
Victor Forbin, "Le déluge de feu" (1902)
G. de Pawlowski, "La révolte des machines" (1936)
Hal Pink, "La plante qui hurle" (1935)

François Pafiou, "La disparition du rouge" (1908)
Marcel Roland, "Le serpent fantôme" (1914)
Paul Arosa, "Les Mystérieuses études du professeur Kruhl" (1912)


(Illustration: magasin des imprimés de la bibliothèque Nationale, vers 1880)

dimanche 9 octobre 2011

Aérostation en 1882

Livre électronique Voyage au ciel
Le 9 juin 2011, il y a tout juste trois mois, paraissait Voyage au ciel de Samuel-Henri Berthoud - une histoire d'aérostation extrapolée publiée en 1841 et jamais rééditée - premier volume de la collection ArchéoSF aux éditions E-styx.net.



Fêtons ce premier trimestre avec cette couverture de la revue La Science populaire n°140 daté du 19 octobre 1882...


Source de la couverture de La Science Populaire: Gallica

samedi 8 octobre 2011

Exposition 80 jours Jules Verne à la Cité des Sciences (2005)

La Cité des sciences présente régulièrement des expositions dans lesquelles science et fiction sont étroitement mêlées. La dernière en date, Science et Fiction (aventures croisées), s'est déroulée 21 octobre 2010 au 3 juillet 2011.
Le site de la Cité des sciences propose des archives sur les différentes expositions ce qui peut permettre de revoir des extraits, de relire des textes et d'admirer quelques images.
A l'occasion du centenaire de la mort de Jules Verne, la Cité des sciences organisa l'exposition 80 jours Jules Verne du 26 mars au 26 juin 2005. L'exposition virtuelle reste disponible.
Deux captures d'écran: la page d'accueil



vendredi 7 octobre 2011

G. Béthuys, Un télégraphe interplanétaire

Le Prix Guzman (ou Gusmann) était un prix de 100.000 francs annoncé  par Camille Flammarion l'Académie des sciences récompensant "la personne de quelque nation qui va trouver les moyens dans les dix prochaines années de communiquer avec une étoile et de recevoir une réponse." Il a été parrainé par Clara Gouget Guzman en l'honneur de son fils Pierre. Clara Gouget Guzman était passionnée par les travaux de Camille Flammarion, l'auteur de La planète Mars et ses conditions d'habitabilité (1891). La communication avec Mars avait été spécifiquement exclue car beaucoup de gens croyaient que la planète rouge était habitée à l'époque et la communication avec cette planète ne serait pas un défi assez difficile (1). En 1937 Nikola Tesla prétendit qu'il devait recevoir le prix pour "sa découverte relative à la transmission interstellaire de l'énergie". Finalement le prix fut décerné à l'équipage d'Apollo 11 en 1969.
Dans le texte qui suit, extrait de La Science Française - une revue de vulgarisation scientifique -  n°66 du 2 juin 1892, p. 630, la question du prix se pose car il s'agit bien du même mais le prétendant William Hodges espère entrer en contact avec Mars.

UN TÉLÉGRAPHE INTERPLANETAIRE

C'en est fait et, dans sa dernière demeure, la bonne dame que les habitants de Mars empêchaient de dormir, va enfin tressaillir de joie.
Nous avons dit comment, à son heure suprême, elle avait offert à l'Académie des sciences une somme de 100.000 francs pour récompenser l'ingénieux savant (?) qui réussirait à entrer en relations avec ces honnêtes habitants d'une aussi lointaine planète.
Je désespérais hélas! dois-je l'avouer de vivre assez pour assister à cette distribution de prix mais les cerveaux en ébullition travaillaient pendant ce temps, alléchés par l'agréable perspective de décrocher cette timbale, s'ils parvenaient à faire jaillir l'idée lumineuse demandée.
Je n'ose pas dire que les temps sont accomplis; mais la brise du Nord nous apporte, par-dessus la Manche, des nouvelles réconfortantes. On s'en occupe et certains audacieux n'hésitent pas à proclamer qu'ils ont trouvé la pie au nid.
Laissons-leur cette espérance.
C'est à l'Académie que la chose se passe.
M. J. Bertrand, en dépouillant la volumineuse correspondance de l'illustre compagnie, donne lecture d'une lettre par laquelle un amateur d'astronomie anglais, oh un simple amateur, M. William Hodges, de Londres, pose sa candidature au prix Gusmann. Gusmann ne connaissait pas d'obstacles, M. Hodges non plus, et pour les 100.000 francs de la généreuse donatrice, il ira jusqu'à Rome et jusqu'à la planète Mars, puisqu'il le faut.
A vrai dire, son idée ne nous semble pas d'une virginité absolue; plusieurs astronomes français l'ont émise déjà et même discutée. Il est vrai qu'ils y mettaient un ton légèrement gouailleur qui, pour être dans notre tempérament, ne laisse pas de rendre perplexe quand il s'agit de juger le degré de sérieux qu'il faut accorder aux dires des gens.
On voit tout de suite au contraire que M. Hodges ne rit pas, et que c'est le plus sérieusement du monde qu'il propose, pour attirer l'attention du monde planétaire, de dessiner, sur la terre, d'immenses figures lumineuses représentant des vérités géométriques ou mathématiques incontestables dans tous les pays. Au cas, cependant, où le sentiment mathématique ne serait pas très développé chez les habitants du monde planétaire, l'astronome anglais estime qu'il serait préférable de commencer par l'exécution d'une figure très simple et d'arriver progressivement à l'exposé d'un grand théorème, comme le carré de l'hypoténuse, par exemple. L'angle droit une fois dessiné au moyen de points lumineux, rien n'empêcherait de compléter la figure au moyen d'une hypoténuse brillante, de construire sur cette dernière, un peu plus tard, un carré également lumineux, puis sur les deux autres côtés d'autres carrés, etc.
C'est ainsi que ces bons Marsiens retrouveront petit à petit les quatre livres d'Euclide qu'ils n'ont jamais pu perdre et qu'ils apprendront la géométrie sans s'en douter...

G. Béthuys


(1) De nombreuses sources sur Internet donnent la date de 1900 pour la création du prix (voir par exemple sur la page Wikipedia - en anglais - ), quelques-unes avancent 1891 ou 1892. L'article reproduit "Un Télégraphe interplanétaire" indique clairement qu'il ne peut s'agir de 1900, mais bien de 1891 ou 1892.

Source du texte: Gallica

jeudi 6 octobre 2011

Thomas Edison, un proto Steve Jobs [ retro- Apple ]

Dès l'annonce de la mort de Steve Jobs ( cofondateur d'Apple) connue, ce fut une déferlante continue sur les réseaux sociaux ( Twitter et Facebook en tête, Diaspora ne doit pas être loin non plus Quora et consorts) et sur les medias anciens ou nouveaux. Qu'un inventeur soit ainsi adulé n'est pas nouveau. Graham Bell et surtout Thomas Edison ont été très rapidement introduits dans des oeuvres de fiction ( ce qui n'est guère le cas de Steve Jobs ).

Un genre même a été créé, a posteriori, qui porte le nom d'Edison: les edisonades. Ces romans d'aventures mettent en scène des génies scientifiques et techniques dans des histoires qui ressemblent fort aux romans scientifiques français de la même époque. Ce terme, forgé en 1993 par John Clute ( dans The Encyclopedia of Science Fiction), sur le nom d'Edison, désigne des oeuvres qui sont aussi antérieures. La plus ancienne edisonade mentionnée est "The Huge Hunter, or the Steam Man of the Prairies" de Edward S. Ellis (1868), avec l'inventeur (fictif) Johnny Brainerd.
Dès 1883, l'inventeur américain apparaît dans L'Eve future de Villiers de l'Isle Adam. En 1898, Thomas Edison part, fictivement, à la conquête de Mars dans Edison's Conquest of Mars de Garrett P. Serviss (image ci-contre), une suite non autorisée à La Guerre des Mondes d'HG Wells.

Steve Jobs tout comme Larry Page et Sergey Brin (pour Google) ou Mark Zuckerberg (pour Facebook) sont bien loin d'Edison devenu de son vivant un véritable personnage de fiction ( comme Michel Ardan, personnage de Jules Verne inspiré du photographe et aéronaute Nadar). Pour ces icônes contemporaines, il faut se contenter de quelques films pseudo-biographiques alors que leurs ancêtres inventeurs furent capables de sauver le monde, de voyager dans l'espace ou d'être de véritables démiurges. A chaque époque ses héros n'est-ce pas...
Thomas Edison peut regarder cela de loin, juste en passant...

Source de l'image: Gallica (  Edison [à la fenêtre d'un tramway], Agence Rol. Agence photographique, 1913)

Conférence : Régis Messac et la culture populaire à travers la littérature des années 1930


Le samedi 8 octobre à 15h00 aura lieu une conférence : "Régis Messac et la culture populaire à travers la littérature des années 1930"
Elle sera donnée par Olivier Messac, de la "Société des Amis de Régis Messac" à la Maison du Roman Populaire, 2 bis rue du 11 novembre, 94240 L'Haÿ-les-Roses.

Le Boudoir des Gorgones n° 22

Le 22ème numéro du Boudoir des Gorgones, revue de l'étrange et du fantastique, vient de paraître.
Au sommaire, de l'anticipation ancienne!


Prométhéa de Jean Cotard (1932), un étonnante nouvelle de science-fiction mettant en scène... Dieu lui-même.
Jean Cotard par P. Gontier.
L'Inventeur de Pierre Thibault (1911), récit d'anticipation souriante contenant de vraies idées conjecturales.
Pierre Thibault par P. Gontier
Fin de siècle - Obsession de Godefroy (1892), une histoire en image qui ironise sur le modernisme fin-de-siècle, friand d'inventions domestiques.
Godefroy, par P. Gontier.
Colonisons l'Europe ! d'Albert Robida (1904), illustration en images du fameux péril jaune, et notamment des conséquences de la colonisation de l'Europe par le Japon sur la vie quotidienne des nouveaux colonisés.

Octave Béliard (seconde partie) par Philippe Gontier, suite de l'étude bio-bibliographique consacrée à l'immortel auteur des Petits hommes de la pinède, inventeur du concept de terraformation.

Le Chercheur de merveilleux (les faits-divers insolites dans la presse).
Last but not least (notes de lecture).

56 pages richements illustrées en couleurs pour le prix inchangé de 6,00 euros port compris.

Le Boudoir des Gorgones
 Toutes les informations sur le site du Boudoir des Gorgones

Le Boudoir des Gorgones