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ISSN 2496-9346

lundi 29 août 2011

Le Tunnel de Gibraltar


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Les amateurs d'anticipation ancienne connaissent Le Tunnel de Gibraltar du Colonel Royet (Collection Le Live National, série Bleue, n° 494, éditions Tallandier, 1933).
S'il s'agissait de science fiction, ce tunnel est pourtant inspiré par des projets qui furent dans l'air dans les années 1930 comme en témoigne cet article paru dans une très sérieuse revue géographique:



Le Tunnel de Gibraltar

Le Tunnel de Gibraltar. — Le gouvernement espagnol a estimé que la construction du tunnel sous le détroit de Gibraltar était la suite logique de la pacification du Maroc espagnol, maintenant réalisée.
Le mois colonial et maritime nous apprend qu'un comité d'études a précisé son programme qui comporte tout d'abord l'étude des fonds-marins du détroit, la détermination, d'une zone dont la' roche offre toute garantie au point de vue de l'étanchéité et enfin l'évaluation du coût des travaux. Après ce travail de base, les spécialistes envisageront l'importance économique que peut avoir le tunnel, la nature des services qu'il peut rendre au point de vue militaire et commercial.
Les travaux de la première tranche ont commencé sur la côte espagnole, à Tarifa, où un puits d'un diamètre de 0 m. 60 a été foré jusqu'à 100 mètres de profondeur. Il sera poussé, comme celui de Tanger dont l'ouverture est prochaine, jusqu'à 500 mètres, dépassant ainsi de 100 mètres le plus grand fond du détroit.
On ne peut comparer le projet du détroit de Gibraltar à celui du tunnel sous la Manche. Les fonds sont très supérieurs au sud de l'Espagne, mais la nature des roches paraît y être plus favorable au percement. Il va sans dire que le projet espagnol intéresse le Maroc français. Déjà le sud-express conduit nombre de touristes craignant la mer jusqu'à Gibraltar, d'où le bateau les mène à Tanger.
De Tanger à Rabat ou à Fez, on circule dans des trains très confortables ou en autos sur une route très bien aménagée. La création du tunnel poursuivrait le passage interrompu d'Europe en Afrique. Outre les voyageurs, nombre de marchandises emprunteraient cette voie rapide et sûre. Le projet espagnol eût pu, il y a quelques années, être taxé de chimérique. Mais quand on observe ce que nos voisins ont réalisé depuis quatre ou cinq ans au Maroc espagnol, on est forcé de convenir qu'il y a chez eux quelque chose de changé et qu'ils peuvent apporter à la réalisation de leur œuvre sous-marine le même esprit de méthode.

Bulletin de la Société de Géographie de Toulouse, n°62 (nouvelle série), janvier 1930, p. 167

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